mercredi 29 avril 2009

Nous, membres du jury de l'agrégation interne de mathématiques...

« Sauvons les concours de recrutement des enseignants ! »

Nous, membres du jury de l'agrégation interne de mathématiques de la session 2009, tenons à exprimer solennellement notre vive inquiétude devant la façon dont est géré le dossier de la réforme du CAPES et notre opposition aux mesures préconisées pour les « nouveaux » CAPES.
C'est à partir de notre expérience de membres de ces jurys, constitués d'enseignants du secondaire, des classes préparatoires, des universités, des IUFM et de membres des corps d'inspection, nommés pour une période de quatre ans, que nous considérons que ces mesures, si elles étaient appliquées, entraîneraient une très grave dégradation de la formation et du recrutement des enseignants et, à terme, une remise en cause des concours nationaux et une précarisation des personnels enseignants.
Ces mesures conduisent en effet à un affaiblissement inacceptable des contenus disciplinaires des concours sous couvert de « professionnalisation », alors même que l'année de stage de formation en alternance rémunérée existant actuellement est supprimée dans le projet ministériel. Et les « stages » prévus pendant les deux années des « masters enseignement », facultatifs, ne sont nullement à même de compenser les effets néfastes de cette suppression - ou de sa réduction à une décharge symbolique lors de la première année d'exercice.

La précipitation qui a caractérisé la gestion de ce dossier, les incessants bricolages qui se succèdent depuis l'annonce de la réforme, les tergiversations, les annonces sans suite, les « mesures transitoires », les incertitudes maintenues sur les modalités des épreuves et les programmes du concours, ont créé un tel climat de confusion et de chaos qu'il est urgent et impérieux de reprendre totalement le dossier pour qu'émerge un projet disciplinairement et professionnellement cohérent.
Dans cette perspective nous prenons acte de l'annonce du ministre concernant le maintien en l'état pour 2010 du CAPES actuel que nous entendons comme le maintien de l'intégralité de ses modalités actuelles, y compris pour les dates du concours et les conditions d'inscription. Cependant, comme l'ensemble des collègues engagés dans la mobilisation contre les réformes actuelles, nous pensons que toute refonte des concours doit être arrêtée à l'issue d'une large concertation et de véritables négociations avec tous les acteurs de la formation des enseignants. Celles-ci supposent un retrait des projets actuels, un réexamen complet du dossier de la formation et du recrutement des enseignants et l'abandon de toute « mesure transitoire » et de toute mise en place progressive de la «mastérisation ».

Nous ne sommes évidemment pas hostiles par principe à toute refonte des concours ni à l'ambition affichée d'élévation du niveau de recrutement des enseignants. C'est dans cette optique que nous tenons à rappeler quelques principes qui sont, selon nous, essentiels pour toute réforme à venir des CAPES :
- le recrutement doit se faire par concours nationaux, avec un programme national, des épreuves nationales et un jury national unique pour l'admissibilité et l'admission pour toutes les épreuves, associant, comme c'est le cas actuellement, des enseignants des universités, du second degré, des classes préparatoires et des membres des corps d'inspection;
- les lauréats doivent avoir le statut de fonctionnaires-stagiaires, de la fonction publique d'Etat; l'année de stage rémunérée de formation en alternance avec un service significativement réduit doit être maintenue;
- l'évaluation du niveau de maîtrise des disciplines doit rester le fondement du recrutement. En conséquence les épreuves, écrites et orales, doivent être disciplinaires et les jurys doivent être composés de spécialistes de la discipline;
- nous attachons une importance particulière à une formation continue de qualité pour les enseignants tout au long de leur carrière.
Notre responsabilité est en tout premier lieu d'assurer, dans les meilleures conditions d'équité possibles, des concours d'un niveau scientifique élevé, fondement de la légitimité scientifique et professionnelle des lauréats. Mais il est également de notre responsabilité de ne pas nous taire devant ce que considérons comme un désordre qui ne peut à terme qu'entraîner une dégradation du niveau de recrutement des enseignants, de l'enseignement de nos disciplines, et au delà, de la formation des élèves et des futurs citoyens.
La motion a été votée: Pour: 27- Ne prend pas par au vote:7

mardi 28 avril 2009

Compte rendu de l'AG IUFM de Lyon du 28/04


Ordre du jour :
-actions et lieux où le collectif devrait être présent
-ce que nous avons/ n'avons pas obtenu
-quelles actions à venir ?
ACTIONS :
1/05 Manif 10h avenue J. Jaurès
12/05 journée de discussion à Lyon1 (infos, discussions ... sur le mode de la nuit des IUFM)

OU EN SOMMES NOUS DANS LE MOUVEMENT ?
- décrets passés en conseil des ministres malgré la mobilisation
-réforme des IUFM est en passe d'être encore négociée dans des conditions qui ne satisfont personne ( les collectifs ne rencontrent pas d'interlocuteurs)
ACTIONS POSSIBLES :
- prendre en considération le poids que nous (formateurs) représentons au moment des validations des PE2/PCL2, pour le concours
-la grève administrative qui, à cette période de l'année, prend une autre tournure.
Discussions en A.G :
* Un formateur : " le gouvernement nous tient par notre conscience professionnelle, il sait que l'on ne veut pas sacrifier les élèves, mais, cette-fois-ci , nous voulons être entendu"
* Un formateur "Notre mouvement est exemplaire de par sa durée, si on lâche maintenant, les autres mouvements sauront qu'engager un bras de fer sur le long terme avec le gouvernement ne sert à rien "
* Une stagiaire : nécessité d'être responsable en s'engageant, pas que pour nous maintenant, mais pour nous dans le futur (sinon pas de formation continue ...), pour tous les élèves et futurs élèves.
Motion votée:
L'A.G du collectif se donne comme objectif d'entraver le travail et la tenue des commissions d'évaluations des professeurs stagiaires, sauf si le gouvernement retire ses réformes. Concrètement, il n'y aura pas de remise des pièces nécessaires à la titularisation par les voies institutionnelles mais, le 6 Juillet, une grande manif' pour la remise de ces pièces.
Vote de l'A.G en faveur de cette mesure (31 voix contre 26 )
Prochaine A.G. mardi 5/05/09

L'IUFM dans la manif lyonnaise







Combien de manifestations faudra-t-il faire avant d'être entendus ?
Nous continuerons de descendre dans la rue jusqu'au retrait des réformes Darcos-Pécresse.
Leur école, leur université, nous n'en voulons pas...

lundi 27 avril 2009

Communiqué intersyndical du 22 avril 2009

Les organisations syndicales et associations de l’enseignement supérieur et de la recherche réunies le 22 avril dénoncent le passage en force du projet de décret sur les enseignants chercheurs, qui a été validé ce matin en conseil des ministres, contre l’avis de l’écrasante majorité de la communauté universitaire en lutte depuis de nombreuses semaines. L’annonce par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de la publication d’une circulaire d’accompagnement, procédure inusitée, montre que ce projet – et notamment la modulation des services qui en est le coeur - n’est pas clair. Contrairement à ce qu’affirmaient ce matin le Premier Ministre à France Inter ou Valérie Pécresse dans sa lettre aux Présidents d’Université du 17 Avril, c’est l’ensemble des réformes en cours qui est contesté. Le vrai report de la réforme de la formation des enseignants n’est pas encore gagné, puisque les lauréats du concours 2010 ne seraient pas tous fonctionnaires stagiaires à l’issue du concours. Comment prétendre remettre à plat la formation des enseignants en restant dans un calendrier précipité (tout devrait être réglé à la mi-juillet), tout en voulant entériner la mise en place de quelques masters « métiers de l’enseignement » (dont plusieurs issus des établissements de l’enseignement privé), et sans avoir réglé les questions de méthodes (articulation commission Marois-Filâtre, groupes de travail)? Les organisations syndicales et associations de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche demandent pour l’année 2009-2010 le maintien des formations existantes (pas d’inscription en master pour s’inscrire aux concours) et des statuts des lauréats des concours. La communauté universitaire saura montrer qu’elle entend résister à ces réformes. La mobilisation se poursuit d’ores et déjà dans nombre d'universités rentrées des vacances de printemps. Les organisations syndicales sous-signées appellent les personnels et les étudiants à participer nombreux aux initiatives du 28 avril et aux manifestations organisées le 1er mai par toutes les confédérations syndicales dans l’ensemble du pays.
FSU : (SNESUP - SNCS – SNASUB – SNETAP – SNEP) ; CGT : (SNTRS) ; Solidaires (Sud Education – Sud Recherche EPST) ; SLR ; SLU

Résister à la réforme, à l'IUFM de Lyon, c'est être présent à l'A.G. du 28 avril à 11 heures au café philo et à la manifestation, à 14 heures, aux Terreaux.

dimanche 26 avril 2009

L'action continue

Mardi 28 avril, la direction de l'IUFM a accepté de banaliser l'heure de 11 h à midi pour une Assemblée Générale personnels, étudiants, stagiaires.
Ordre du jour :
-la situation après plusieurs mois de conflit
- l'action : manifestations du 28 après midi, du 1er mai, pétitions, grève administrative et ses conséquences sur les processus de valisation / titularisation
Lieu : café philo au Clos

En attendant, 5 pétitions à signer, pour montrer que la communauté universitaire ne s'associe pas, quoi qu'en dise le gouvernement, aux contre-réformes en cours :

Sans nous sur la réforme de la formation des enseignants !
Sans nous sur la LRU !
Sans nous sur les organismes de recherche !
Sans nous sur le contrat doctoral !
Sans nous sur le statut des enseignants-chercheurs !

Pétitions à signer avec une adresse électronique associée à une université ou à un organisme de recherche.


samedi 25 avril 2009

Rencontre avec la section PS des 1er et 4ème arrondissements de Lyon

Plusieurs membres du collectif IUFM et un enseignant-chercheur de Lyon 1 ont rencontré samedi 25 avril les militants de la section PS du 1er et 4ème arrondissement de Lyon (dont le maire du 4ème arrondissement).
La rencontre a permis de voir que sur de très nombreux points nos analyses relatives à la destruction de l'école de la République - depuis la maternelle jusqu'à l'université - convergent.
Le Parti Socialiste nous a informé de l'ouverture de 10 chantiers relatifs à l'école, et nous a invités à lire le livret de Bruno Julliard l'Ecole en danger.
La Fédération du Rhône du PS est en train d'organiser plusieurs débats autour de ce thème, et s'est saisie du thème de reflexion sur les métiers de l'Education, et nous a proposé d'y participer.
Nous avons fait part de notre volonté de voir se tenir des Etats Généraux de la Formation des maitres.

vendredi 24 avril 2009

Il s’agit d’un conflit social Madame la ministre : il n’y aura pas d’année universitaire 2008-2009.

Madame la ministre,
Je lis dans la presse qu’au bout de onze semaines de grève dans les universités, vous vous préoccupez de ce qui va arriver aux étudiants en fin de semestre. Pour illustrer ce qu’est l’« autonomie » des universités, vous nous donnez des ordres : vous ne validerez pas « des semestres sans cours », nous devons rattraper nos enseignements, étaler les examens, utiliser les vacances de Pâques. Peut-être estimez-vous que, tout à notre mouvement, nous avions oublié « de penser aux étudiants et aux diplômes »…
Mais rassurez-vous, Madame la ministre : nous n’entendons pas « valider des semestres sans cours ». Nous sommes en grève : pas de cours, pas d’examens ; pas d’examens, pas de diplômes. Les conséquences ? Nous les connaissons autant que vous : les étudiants de cette année, victimes de votre obstination, ne pourront pas valider leur année. Ils devront redoubler l’année prochaine. Par conséquent, il nous sera impossible d’inscrire de nouveaux étudiants. Nous ne présiderons pas les jurys du baccalauréat. Quelques centaines de milliers d’étudiants et de bacheliers vont se souvenir avec émotion de votre passage au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Madame la ministre.
Il est fini le temps des « voies de passage », des réécritures, des petits reculs, des petites astuces, des petits arrangements avec de petits syndicats. Votre mépris de notre enseignement est tel que vous ne vous êtes pas vraiment préoccupée, jusqu’à maintenant, de l’arrêt des cours dans la quasi-totalité des universités. On peut toujours rattraper, n’est-ce pas ? On peut dispenser le contenu de 13 semaines en 7 semaines, pas vrai ? Et puis ces diplômes universitaires ont tellement peu de valeur, après tout… Voilà comment vous voyez les choses, Madame la ministre : il y a eu un peu de « grogne », comme disent vos amis de TF1, et puis au final tout rentre dans l’ordre, on rallonge un peu l’année (il faut bien que ces fainéants d’enseignants-chercheurs travaillent enfin), vous faites les gros yeux et puis tout finit bien, les étudiants ont un diplôme, vaille que vaille, et votre décret passe, avec « modulation de service », « évaluation », et tout ce qui vous tient à cœur. Ouf ! On peut passer aux élections régionales. C’est que vous avez un plan de carrière à tenir.
Mais je suis désolé de vous dire que ce scénario bien huilé ne va pas pouvoir se réaliser. L’université est en grève, depuis onze semaines, jusqu’au retrait du projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, de celui qui instaure un « contrat doctoral », du projet de « mastérisation » des concours de recrutement et jusqu’à ce qu’on annule les suppressions de postes de cette année. Et c’est une grève totale, illimitée, pas l’expression vague et fiévreuse d’« inquiétudes » ou de « incompréhensions ». Il s’agit d’un conflit social, Madame la ministre, comme en Guadeloupe ou chez Continental, un conflit que vous avez si mal géré que vous avez réussi à le « radicaliser », à l’étendre et à créer la situation très grave où nous sommes aujourd’hui : il n’y aura pas d’année universitaire 2008-2009.
Vous pensez avoir isolé une « frange » d’acharnés et pouvoir la désigner à la vindicte publique ? Vous comptez sur les congés du printemps pour casser le mouvement et faire passer votre décret en catimini devant le Conseil d’Etat ? Vous croyez avoir trouvé des alliés fidèles auprès des présidents d’université et des médias serviles qui se contentent de reproduire vos communiqués ? Vous pensez, même, que la majorité présidentielle va vous soutenir jusqu’au bout ? Erreurs, Madame la ministre, erreurs lourdes de conséquences pour l’enseignement supérieur et la recherche. Le mouvement continue, il ira jusqu’au bout de sa logique. La « ronde infinie des obstinés », cœur battant et symbole de notre refus, tourne toujours, de jour et de nuit. Elle tourne avec des étudiants, des enseignants, des personnels administratifs et techniques, des bibliothécaires, des chercheurs, et même, de plus en plus, avec nos collègues du primaire, du secondaire, avec des hospitaliers.
Il paraît que vous vous « inquiétez » pour l’année universitaire, « menacée », d’après vous, si « les cours continuent à être perturbés au retour des vacances de Pâques ». Je vous le confirme : si vous ne retirez pas rapidement et clairement tous vos projets de casse de l’université, les cours continueront à être « perturbés » et l’année universitaire est bien « menacée ». 83 universités, 724 000 étudiants et leurs familles, 58 000 enseignants-chercheurs, 55 000 BIATOSS attendent vos décisions, Madame la ministre.
Michel Bernard
Professeur des universités
Université de la Sorbonne Nouvelle – Paris 3
Source

jeudi 23 avril 2009

Manifestation lyonnaise du 23 avril



La manifestation de ce jour a montré que la mobilisation, quoi qu'on entende sur les radios, ne faiblit pas après les vacances.

Certes, l'IUFM n'y a assuré qu'une présence symbolique : les PE1 préparent le concours (écrits mardi... 29 % de postes en moins... on les comprend...), et peu de PE2 présents sur le site de Lyon aujourd'hui (stages massés, filés, journées de contact...)

On se donne rendez-vous mardi prochain !
Sur TLM, quelques images de la manif, et du "choc" avec les jeunes UMP (journal de jeudi, vers 3 minutes)

Un article de Pierre Jourde

Bel article de Pierre Jourde, sur la couverture médiatique du mouvement qui secoue l'Université française aujourd'hui.
En voici la conclusion :
Il[= Franz-Olivier Giesbert] aurait compris que la réforme Pécresse est le meilleur moyen de tarir la vie intellectuelle et la recherche en France, que la réforme Darcos est le meilleur moyen de créer des générations de professeurs dépourvus de connaissances ni pédagogie, puisque c’est ce qui est touché en premier lieu, mais parfaitement au fait de la bureaucratie scolaire. Informer de la réalité concrète des choses est sans doute trop demander aux journalistes. On finit par se dire, au vu de ce qu’ils ont fait de ce mouvement, que l’information n’est pas leur préoccupation première. Il s’agit surtout pour eux de publier ce qu’ils pensent devoir servir à leur lectorat, à leurs actionnaires ou les deux, et de reproduire, ce faisant, de vieux stéréotypes. La réalité est ailleurs.
Lire l'article intégral

mercredi 22 avril 2009

Compte rendu AG du 22 avril

AG pique nique et conviviale qui a permis de renouer les fils du mouvement après les vacances.Amertume et colère de chacun de se voir si peu entendu, de voir le gouvernement passer en force (services des enseignants chercheurs, évaluation des quelques maquettes déposées).On convient donc de renforcer la mobilisation :
- participation à la manifestation de demain (au moins de façon symbolique car les PE1 préparent le concours très proche, et les PE2 sont en stage ou en journée de contact)
- maintien de la grève administrative (rétention des comptes-rendus de visite et des notes du concours blanc PE) , mais on convient de s'organiser pour que les soutenances de mémoires aient lieu
- demande de banalisation d'une heure mardi prochain à 11 h pour la tenue de la prochaine AG

mardi 21 avril 2009

Postes au concours de recrutement de professeurs d'école

Académie de Lyon : 309 postes...
Soit une diminution de 130 postes par rapport à l'an dernier (-29,6 %)

Les chiffres se passent de commentaire...

lundi 20 avril 2009

Passage en force ?

Toute honte bue : Valérie Pécresse et l’évaluation autoritaire — Communiqué de SLU (20 avril 2009)
Depuis deux ans Madame Valérie Pécresse ne cesse de louer le lien nécessaire entre l’« autonomie » des universités, l’évaluation « indépendante » des diplômes, des équipes ou des établissements par l’agence nationale d’évaluation AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) et la « débureaucratisation » du système français d’enseignement supérieur. Il y a trois jours, dans sa réponse aux présidents d’université, elle soulignait de même les prétendues avancées sur tous les dossiers controversés qui sont aujourd’hui au cœur du plus long mouvement social qu’ait jamais connu l’université française. Elle insistait alors pour « rassurer » la communauté universitaire, notamment quant à sa propre capacité d’écoute et de négociation. Il n’aura pas fallu très longtemps pour que tout le monde puisse comprendre quelle crédibilité accorder aux propos tantôt lénifiants et tantôt mensongers de la Ministre.
Aujourd’hui, lundi 20 avril, au CNESER (une de ces – de plus en plus rares – instances consultatives collégiales et paritaires, mêlant membres nommés et membres élus, au grand dam de la Ministre), Madame Pécresse a fait annoncer, toute honte bue, que les rares maquettes de master « métiers de l’enseignement » remontées au ministère (au nombre de dix-sept – dont au moins huit relevant, semble-t-il, de l’enseignement catholique – sur un total de près d’une centaine possibles) seraient directement évaluées par la DGES (Direction générale de l’enseignement supérieur), c’est-à-dire par un service dépendant directement de la Ministre, un des hauts lieux de cette bureaucratie gouvernementale décrite souvent, à grands renforts d’effets de manche, comme opaque et irresponsable, une de ces instances que les agences nationales comme l’AERES devaient justement priver de leurs prérogatives abusives...
Alors que l’AERES a, elle, pris acte du refus massif de la communauté universitaire de mettre en place les nouveaux masters d’enseignement et de l’impossibilité, dans de telles conditions, d’envisager une carte nationale des formations dotée d’un minimum de cohérence, elle est désavouée. Quand l’agence nationale « indépendante » refuse (communiqué de l’AERES du 10 avril http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php ?article2394), au prix d’un tardif mais louable accès de rationalité scientifique et pédagogique, d’évaluer les nouveaux masters d’enseignement, on la dépossède donc de ses prérogatives pour les transférer à une autre instance plus compréhensive à l’égard des objectifs et des calendriers ministériels.
Et peu importe dès lors que tout le monde soit d’accord (enseignants-chercheurs, formateurs d’IUFM, présidents d’université, directeurs d’IUFM, pédagogues, sociétés savantes, syndicats, jurys de concours) pour dire que la seule solution raisonnable serait de ne rien mettre en place de nouveau à la prochaine rentrée universitaire dans ce domaine et d’entamer enfin des négociations sérieuses avec tous les acteurs de la formation des enseignants pour élaborer une « mastérisation » qui ne détruise pas la qualité de la formation et ne soit pas fondée sur des économies budgétaires. Tout se passe comme si les ministres concernés et le gouvernement avaient des priorités et des calendriers, personnels et collectifs, n’ayant désormais pas grand chose à voir avec le traitement des dossiers dont ils ont la charge ni avec l’intérêt des élèves de l’enseignement primaire et secondaire ou avec la qualité de la formation des jeunes collègues du premier et du second degré. L’épisode en dit long sur la sincérité du discours gouvernemental concernant l’autonomie universitaire et l’indépendance des évaluations. Il en dit aussi long hélas sur le choix d’attiser un conflit déjà brûlant en multipliant les provocations. Pourquoi ? La question vaudrait d’être posée à la Ministre...
Une fois encore, une fois de trop, le gouvernement veut, de façon irresponsable, et pour des motifs purement politiciens, passer en force sur cette question. Nous saurons collectivement, de la maternelle à l’université, lui apporter la réponse qui convient. Nous ne laisserons pas détruire sans rien faire la formation des enseignants ni aujourd’hui, ni demain, ni l’an prochain : il faudra bien qu’il finisse par le comprendre !
20 avril 2009
Source

Une "désobéissante" de l'Hérault sanctionnée par un blâme

Source
Isabelle Huchard, directrice d’école à St Christol dans l’Hérault vient de recevoir un blâme, sanction disciplinaire de 1ère catégorie, pour son action de désobéissance, notamment le non remplissage du fichier Base élèves et la non remontée des dossiers évaluations CM2. Voici son communiqué en date du 16 avril :
M. le Ministre a beau affirmer que les enseignants désobéisseurs sont sans importance, l'administration de l'éducation nationale continue à sanctionner. Dérangerions-nous quand même ? Je viens de prendre connaissance, par courrier recommandé, du premier écrit que M. l'Inspecteur d'Académie de l'Hérault me fait parvenir. Cette lettre m'informe d'une sanction disciplinaire pour , je cite, avoir « contrevenu à l'application de l'arrêté du 20 octobre 2008 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel relatif au pilotage et à la gestion des élèves de l'enseignement du 1er degré », pour avoir « refusé de transmettre les dossiers des évaluations des élèves de CM2 », et pour avoir « dérogé au devoir de discrétion professionnelle auquel [je suis] tenue ». Me voilà amenée à sortir à nouveau de ma discrétion naturelle. En conscience, comment pourrais-je compléter Base élèves, puisque c'est le traitement automatisé dont il est question, quand les parents des élèves de l'école sont de plus en plus nombreux à me demander de ne pas renseigner les données concernant leurs enfants ? Comment pourrais-je utiliser cette base informatisée quand six organisations nationales (dont la Ligue des droits de l'Homme et la FCPE) demandent à rencontrer M. Darcos à ce propos ? Comment pourrais-je obéir sans hésitation quand l'ONU fait part à l'Etat français de plusieurs interrogations quant à l'usage des données ainsi recueillies ? En conscience, pourquoi exposerais-je les élèves de CM2 de l'école où je travaille à un premier fichage de leurs résultats scolaires alors que nous avons su jusqu'à présent centraliser des résultats anonymes qui permettaient des traitements statistiques à l'échelle nationale, et humains au niveau des écoles ? Pourquoi ferais-je circuler des données informatiques quand la CNIL elle- même n'avait pas rendu d'avis favorable au moment où l'administration pressait les directeurs de saisir ces résultats ? Je n'ai, à ce jour, aucune réponse qui puisse modifier les décisions que j'ai prises. Je vais donc continuer à garder à l'école les données qui concernent l'école, les élèves et leur famille. Malgré les dénégations publiques de M. le Ministre, c'est un mouvement qui se construit, et qui devra être entendu pour que soient données, entre autres, des réponses à ces questions qui mettent en jeu la sérénité indispensable aux apprentissages de chaque enfant au sein de l'école publique française.
A Saint Christol, le 16 avril 2009
Isabelle Huchard
En pj, vu sur le même site: APPEL du 21 AVRIL des ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE EN RESISTANCE A Marseille, à Toulouse, à Montpellier, à Paris… les pressions de toute sorte contre les enseignants désobéisseurs s’intensifient et les sanctions financières à leur encontre ne cessent de pleuvoir....

Ces enseignants ne doivent pas rester seuls, ils ne doivent pas être punis dans l'ombre.
Les enseignants-chercheurs ne vont pas laisser faire ! eux qui sont en lutte depuis quelques mois sans être entendus -mais sans être sanctionnés... Pas encore ? Nous ne connaissons pas cette collègue. Mais Base élèves est dans la ligne de mire de notre lutte. Il n'y a pas à douter à ce sujet !
Convergence des luttes. Convergeons pour de bon ! Que faisons-nous ?

dimanche 19 avril 2009

AG nationale des collectifs Education en danger

Pour les nombreux amateurs de convergences, voici le reportage de France3 sur l'AG nationale des collectifs l'Education en danger qui s'est tenue samedi 18 avril à Chenôve (commune qui touche Dijon). Ce reportage complet et honnête a fait la une du journal de 18 H 55.
Voir le reportage


Selon les participants, elle fut plutôt bien organisée et réussie malgré le peu de départements représentés physiquement. Le débat fut de qualité et des éclaircissements ont été apportés sur le plan national (notamment au sujet de la coordination des collectifs).

samedi 18 avril 2009

Position de la Conférence des présidents d'université

CPU plénière du 16 avril 2009
Position sur la Formation des maîtres.
La CPU a toujours été favorable à une réforme de la formation des futurs enseignants qui place leur recrutement au niveau master. Mais elle désapprouve la précipitation et les modalités de mise en oeuvre dans lesquelles cette réforme a été engagée.
Comme elle l’a déjà indiqué, la CPU demande clairement le report de la mise en place de la réforme et le maintien en l’état actuel des concours de l’enseignement pour 2010. La situation reste très confuse sur trois points :
- les conditions d’inscription des étudiants préparant les concours dès la prochaine rentrée, les épreuves et leur calendrier, de même que les dispositifs de préparation doivent être précisés au plus vite. A ce sujet, la CPU a fait des propositions très claires, lors de son CA du 2 avril.
- Pour l’année de fonctionnaire stagiaire des lauréats des concours 2010, la CPU considère que le dispositif actuel doit impérativement être maintenu car les lauréats n’auront pas bénéficié de formation professionnelle particulière.
- les lauréats des concours 2010 doivent pouvoir bénéficier du statut de professeur stagiaire sans l’exigence d’un M2.
Pour l’avenir, il est indispensable d’engager une réflexion approfondie sur la formation initiale et continue et sur le recrutement de tous les futurs enseignants.
C’est pourquoi, la CPU maintient son engagement pour animer cette réflexion au sein de la commission de concertation sur la formation des maîtres. Elle demande cependant que soient clarifiées les relations entre les travaux de cette commission et les concertations engagées par le Ministre de l’Education Nationale avec les organisations syndicales au sein des trois groupes de travail créés à cet effet.
D’autre part, elle rappelle que les travaux de la commission doivent :
• porter sur la remise à plat de la réforme et non sur un aménagement des dispositions initialement prévues
• aborder l’ensemble des problèmes liés à cet enjeu fondamental.
• s’opérer dans la concertation la plus large avec l’ensemble des acteurs concernés par la formation des maîtres
• se dérouler dans une temporalité conforme aux enjeux.
Parce que les universités avec toutes leurs composantes, dont les IUFM, sont un acteur majeur de la formation des enseignants, elles entendent jouer un rôle central dans les propositions de réforme.
Enfin, face à gravité de la crise que traversent les universités, la CPU demande solennellement aux deux ministres d’apporter de toute urgence les réponses précises aux questions posées et les assurances nécessaires qu’attend légitimement la communauté universitaire.
Texte adopté à l’unanimité par l’assemblée plénière de la CPU

Dans les lycées aussi

Au moins 370 lycées touchés. En entend-on parler sur les médias ?
En tous cas, voici la liste

lundi 13 avril 2009

Voici la onzième semaine

Certains ont commencé le mouvement en juin (Toulouse), d’autres en septembre (les désobéisseurs) d’autres enfin plus tard en novembre comme nous.
Puis c’est toutes les Universités qui sont entrées aussi dans le conflit en janvier. 11 semaines de grève, disait-on à la radio (France Culture) ce matin. L’Université plus paralysée qu’en 68.
Un mouvement déterminé, revendicatif, marqué par l’imagination (cours dans la rue, dans le tram, ronde des obstinés, habillage de teeshirts des grilles de l’IUFM de Lyon, habillage en noir de celui de Saint Etienne, manifs festives et déguisées, murs de revendication, forte présence, si ce n’est dans les médias souvent silencieux, du moins sur Internet)
Tout ça pour entendre son ministre dire qu’il ne se passe rien ?

Des grèves longues, il y en a eu dans l’histoire. Pas loin de chez nous, une grève de mineurs en 1948, à la Ricamarie, qui fit écrire à Aragon ce texte peu connu, publié dans l’Huma fin 1948.

Limite de la force humaine
La faim croissait autour des puits.
Il se fit plus noir dans la nuit
Quand vint la septième semaine.
On peut souffrir,
Mais les enfants,
C’est les enfants
Qui sont le pire.
Et la mère en dormant soupire,
Le cœur est lourd le cœur se fend.
Faut-il seulement croire aux larmes ?
À la tristesse au temps si long ?
L’homme est-il moins dur que le plomb ?
La raison reste-t-elle aux armes ?
On avait semé pleurs et sang
Dans ce pays de la misère
Où les syndicats se levèrent
Voilà soixante-dix-neuf ans.
Le soleil c’est votre courage,
Hommes de fer hommes du fond.
L’avenir comme le charbon
Au pic on fasse l’abattage.
Ce matin vous avez repris
Un puits, ô mineurs de la Loire,
Ce soir l’ombre sera moins noire
Pour ceux de la Ricamarie.
Et cette histoire surhumaine
Fait reculer Moch et la nuit,
Une semaine l’autre suit
Voici la septième semaine.

dimanche 12 avril 2009

X. Darcos sur Canal +

Voir l'émission
Reportages sur des actions (occupation de l'IA de Colmar, un modèle du genre!) qui ne sont pas forcément relayées par les media.
Anne-Sophie Lapix connait bien le dossier.
Darcos n'a pas l'air à l'aise du tout, tendu, à cran : deux lapsus intéressants qui témoignent de ses difficultés
- au lieu de "ma lettre de mission" sa langue fourche et il énonce : "ma démission". Il faut le prendre au mot et y appeler maintenant très ouvertement et très massivement.
- parlant de la mise en place du bac+5 de la réforme de la formation des enseignants, il dit, révélant par un subjonctif imparfait une perspective crainte d'un enterrement de la réforme :
"comme il était prévu qu'on le fît" . Enterrons-la définitivement!).

Mais il continue à dire que tout va bien (même s'il n'a plus que l'argument de la fameuse aide personnalisée qui plaît dans les chaumières -qui n'y voient que du feu? - pour dire que les désobéisseurs ont tort). Et surtout que la crise est close puisque les négociations ont eu lieu avec les organisations représentatives.
Xavier Darcos profite de ce jour de Pâques pour faire accroire à l'opinion publique que "l'ensemble du dispositif (de la mastérisation) est approuvé par les partenaires syndicaux", qu'"un accord a été trouvé avec les organisations représentatives" : or l'appel "Le temps presse" a été signé par ces organisations syndiales (voir article précédent)
Attention : il est en train de passer en force ?
Guerre des nerfs et propagande. Les historiens de 2084 auront du grain à moudre si nous ne gagnons pas et s'il y en a encore!

Mais on va gagner.

vendredi 10 avril 2009

L'AERES n'évaluera pas les maquettes des masters "métiers de l'enseignement"

« La faible proportion de dossiers remontés (moins de 10 % de l'offre potentielle) ne permet à l'Agence, ni une analyse par académie, ni une analyse nationale comparative par discipline. En conséquence, l'Aeres décide de ne pas évaluer les masters "métiers de l'enseignement" de la campagne actuelle. » C'est ce qu'indique l'Aeres, à l'issue de son conseil, jeudi 9 avril 2009, au sujet de l'évaluation des masters « enseignement » préparés dans le cadre de la réforme de la formation et des concours enseignants.
En effet, « seuls neuf universités, deux Écoles normales supérieures et huit établissements privés ont déposé des dossiers », signale l'Agence, qui ajoute que sur « 35 académies, seules trois (Reims, Polynésie et Nouvelle-Calédonie) ont une proposition complète ». Par ailleurs, l'Agence précise que « les dossiers déposés par les établissements ont été constitués en fonction du "cahier des charges" présenté dans la circulaire du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du 17 octobre 2008 (L'AEF n°103455) et n'ont pu prendre en compte l'incidence sur ce "cahier des charges" des décisions prises par les ministres dans le cadre des négociations récentes avec la CPU et la CDIUFM, d'une part, et avec les syndicats, d'autre part ».
Source AEF

Formation des enseignants : le temps presse !

Aujourd’hui, 3 avril 2009, la préparation de l’année universitaire 2009 / 2010 est une urgence.
Pour répondre à l’inquiétude légitime des étudiants et des personnels engagés dans la formation, il est impératif que des dispositions soient prises pour assurer la prochaine rentrée universitaire, la préparation aux concours et la formation des enseignants.
La situation actuelle est extrêmement confuse. Aussi, à l’heure actuelle, la seule solution envisageable pour répondre à la situation d’urgence consiste à maintenir pour l’année 2009 / 2010 les dispositifs actuels, à savoir :
- les épreuves actuelles des concours (ce que le ministère a déjà concédé)

- l’ouverture des inscriptions en IUFM (ce que le ministère a déjà concédé)

- le calendrier des épreuves des concours les conditions d’inscription en IUFM et aux concours les dispositifs de préparation à ces concours (IUFM et UFR)

- l’année de stagiaire rémunéré à l’issue des concours, dans les conditions actuelles.
Pour préparer l’avenir, et plus particulièrement l’année 2010 / 2011, il convient de mettre en place les conditions d’une véritable réflexion qui s’attachera à définir un cursus de master approprié. Cela mènera à examiner un certain nombre de points :
- le cadrage national

- l’offre de formation sur tout le territoire
- le rôle et l’avenir des IUFM
- la revalorisation et ses effets sur l’ensemble de la profession
- la place des concours, y compris de l’agrégation
- l’organisation et le financement des stages
- le contenu de la formation des enseignants (disciplinaire et professionnelle)
- l’articulation avec la recherche
- la place des différents acteurs de la formation

- la poursuite de la formation (FC, études doctorales, concours internes etc …)
- le financement des études.
Tous ces points doivent faire l’objet d’un travail concerté, réunissant toutes les parties prenantes.

Premiers signataires :
Coordinations nationales :
Coordination Nationale Formation Des Enseignants (CNFDE) - Coordination Nationale des Universités (CNU)
Organisations syndicales de l’éducation nationale et de l’université (personnels, étudiants) : UNEF - FSU [SNUIPP-FSU (enseignants de l’école primaire) SNES-FSU (enseignement secondaire) SNESUP-FSU (enseignement supérieur) SNEP-FSU (éducation physique) SNUEP-FSU (enseignement professionnel) SNPI-FSU (inspecteurs de l’éducation nationale) ] - Fédération UNSA-Éducation [ SE-UNSA (enseignement primaire et secondaire) Sup’Recherche-UNSA (enseignement supérieur) SIEN-UNSA (inspecteurs) SNPDEN (chefs d’établissements) A&I-UNSA (administration & intendance) SNPTES-UNSA (ingénieurs et personnels techniques)] - SGEN-CFDT - CGT-Éduc’action (enseignement primaire et secondaire) FERC Sup (enseignement supérieur) FERC-CGT (recherche et culture) - SNPREES-FO
Mouvements et collectifs : Sauvons la Recherche (SLR) - Sauvons l’Université (SLU) -Collectif Indépendance des chercheurs - Collectif Sauvons l’École Pour Tous (SEPT)
Associations de parents d’élèves : Fédération des Conseils de Parents d’Élèves des Écoles Publiques (FCPE)
Conférences : Conférence des Doyens et Directeurs des UFR de Lettres, Langues, Arts, SHS (CDUL) - Conférence des Doyens et Directeurs des UFR Scientifiques des Universités Françaises (CDUS)
Associations et collectifs de spécialistes, sociétés savantes : Coordination Concours Lettres - Société Française de Littérature Générale et Comparée (SFLGC) - Association Internationale pour la Recherche en Didactique du Français (AIRDF) - Association Française des Enseignants de Français (AFEF) - Association des Sciences du Langage (ASL) - Société Française d’Étude du Seizième Siècle (SFDES) - Société Française d’Étude du Dix-huitième Siècle (SFEDS) - Société d’Étude de la Littérature Française du XXe siècle (SELFXX) - Association de Formation et de Recherche sur le Langage (AsFoReL) - Commission Française sur l’Enseignement de Mathématiques (CFEM) - Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques (ARDM) - Commission Permanente des IREM pour l’Enseignement Élémentaire (COPIRELEM) - Collectif national des responsables de préparation au CAPES et à l’agrégation de SVT - Association pour la Recherche en Didactique des Sciences et des Techniques (ARDIST) - Association des Professeurs de Musique et de musicologie de l’Enseignement Supérieur (APMESU) - Association des Professeurs de Langues Vivantes (APLV) - Société des Italianistes de l’Enseignement Supérieur (SIES) - Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (SAES) - Association Française des Catalanistes (A.F.C.) - Association Francophone pour le Recherche en APS (AFRAPS) - Association des Professeurs d’Histoire et Géographie (APHG) - Société des Professeurs d’Histoire Ancienne de l’Université (SOPHAU) - Association des Enseignants d’Activités Technologiques (AEAT)
Mouvements pédagogiques : CRAP-Cahiers pédagogiques - Institut Coopératif de l’École Moderne-Pédagogie Freinet (ICEM) - Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN) - Collectif des Équipes de Pédagogie Institutionnelle (CÉPI)

jeudi 9 avril 2009

L'école et l'université sur Public Sénat

Sur la première, débat "classique" entre Bruno Julliard (PS) et Jean-Claude Carle (Sénateur UMP Haute Savoie) montrant assez bien les différences de projet de la droite et de la gauche sur l'Ecole. (écouter à partir de 5 minutes 44)



Sur l'autre, interview de Jacques Legendre, autre sénateur UMP, à écouter à partir de 18 minutes 36... Qui a dit décrispation ?

Pour le président de Paris IV, aucune raison d'amoindrir le mouvement de résistance à la mastérisation

« Contrairement à la teneur du dernier communiqué de la CPU (L'AEF n°111487), il apparait qu'il n'y aucune raison d'amoindrir le mouvement de résistance aux projets relatifs à la formation des enseignants du primaire et du secondaire », déclare dans un communiqué Georges Molinié, président de l'université Paris-IV Sorbonne, mardi 7 avril 2009. Selon lui, « trois dispositions inacceptables » subsistent pour l'organisation de l'année 2009-2010 : « la suppression de l'année de formation en alternance avec le statut d'élève fonctionnaire-stagiaire après la réussite au concours ; l'existence de trois statuts d'inscription au concours du Capes pour 2009-2010 ; le maintien d'un lien quelconque avec un master pour cette inscription ». « Il n'y a donc pas suspension d'un an du dispositif, mais masterisation en douce sans discussion. Dans ces conditions, on a toutes raisons pour continuer le mouvement », conclut le président de Paris-IV.
Par ailleurs, le CA de l'université a voté le 3 avril deux motions. La première « alerte solennellement les ministères concernés sur le risque désormais imminent d'une non-validation du semestre en cours ». « Dans ces circonstances graves et exceptionnelles », le CA rappelle que « toute la communauté de Paris-Sorbonne, gréviste ou non gréviste, ne souhaite qu'une seule chose : pouvoir travailler et faire travailler les étudiants dans les conditions dignes d'une université qui a vocation à former les esprits et les préparer à la vie citoyenne ». Dans sa seconde motion, le CA « prend acte de la reconduction des concours pour l'année 2009-2010, qui constitue une mesure positive ». Il s'associe par ailleurs « aux conclusions exprimées par la CDIUFM le 23 mars 2009 (L'AEF n°111177), qui restent d'actualité à la lecture du communiqué de presse diffusé par le ministère de l'Éducation nationale le 31 mars 2009
(L'AEF n°111803) ».
« CONFUSION ET INCOHÉRENCE »
« Les mesures concernant le caractère transitoire de l'année 2009-2010 (…) ne font que rajouter un peu plus de confusion et d'incohérence », poursuit le CA. Ce dernier estime qu'il « existe pourtant une solution simple, claire, cohérente, efficace et lisible : puisque l'on proroge officiellement les concours actuels, il suffit de proroger l'année qui les prépare et l'année de formation professionnelle en alternance qui les suit ». Le CA demande donc « que les conditions d'inscription aux concours soient réellement les mêmes pour la session 2010 qu'en 2009, y compris pour les étudiants sortant de L3, que les programmes de formation et de préparation aux concours, comme leurs lieux - en particulier les IUFM - soient également maintenus pour 2010-2011 et que le succès des candidats aux concours 2010 donne accès aux mêmes droits qu'en 2009, et notamment à une année de formation en alternance rémunérée, sans l'obligation d'obtenir un M2 l'année suivante comme condition préalable à leur recrutement comme enseignants stagiaires ».
Source : dépêche AEF

mardi 7 avril 2009

De Bologne à la LRU

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les relations entre l'Europe, l'ERT, l'OCDE, l'OMC, le processus de Bologne, la stratégie de Lisbonne et la marchandisation de la connaissance à l'échelle européenne et mondiale...
Une conférence de Geneviève Azam, Enseignante-Chercheure et membre du conseil scientifique d’Attac. Lundi 23 mars 2009 à l'Université de Toulouse 2 le Mirail.
Cette conférence à été initiée par l'Assemblée Générale des personnels de Toulouse 2 et était ouverte aux Etudiants, Biatos, Enseignants et Enseignants-Chercheurs.

Lu dans l'Humanité : Les IUFM maltraités par le gouvernement

Les IUFM maltraités par le gouvernement
L’acharnement du pouvoir sur son projet de mastérisation, malgré les reculs imposés par la mobilisation, fait qu’aujourd’hui ce texte est devenu ingérable.
Dans les IUFM, on ne sait plus à quel saint (Valérie ?) se vouer. Entre ce que proposait, à l’origine, le projet gouvernemental de réforme des universités concernant la mastérisation et ce que ces propositions sont devenues sous les effets des coups de boutoir de la mobilisation universitaire, la situation est devenue ubuesque. Plus personne n’est en mesure de saisir vraiment ce que le gouvernement réserve demain aux futurs enseignants quant à leur formation initiale. Pour Valérie Robert, de Sauvons l’université, le projet est « devenu une usine à gaz invraisemblable. Les reculs, pas à pas, du ministère sur cette question font que nous sommes aujourd’hui dans le grand n’importe quoi. C’est devenu ingérable parce que le ministère n’arrive pas encore à prononcer le mot "retrait" ». Pour l’y pousser, la huitième coordination nationale des universités, qui se tient aujourd’hui à Paris-III, sur le site d’Asnières (Hauts-de-Seine), devrait appeler à poursuivre une mobilisation qui entre dans sa dixième semaine.
le constat des directeurs d’IUFM
En attendant, il faut bien que ceux qui sont à la tête des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) continuent à les diriger et ce n’est pas une mince affaire. En fin de semaine dernière, la conférence des directeurs d’IUFM a fait le constat que « les dispositions transitoires annoncées à l’été 2008 par les ministres pour l’année 2008-2009 ne pourront pas être tenues. Elles prévoyaient des équivalences permettant aux étudiants des IUFM une inscription en deuxième année des masters préparant aux métiers de l’enseignement. Or, presque partout en France, ces masters n’existeront pas à la rentrée 2009 ». La Conférence relève ainsi que, parmi les rares universités qui avaient proposé des maquettes de masters visant les métiers de l’enseignement, « deux ont décidé à ce jour de les retirer ». Si bien que les directeurs d’IUFM demandent la « reconduction en l’état » pour 2009-2010 « des dispositifs de formation et de recrutement existants », sauf à décider de supprimer tout bonnement toute formation des enseignants pendant l’année 2009-2010.
urgence à relancer la réflexion
Au-delà de la « confusion », épinglée par la conférence, celle-ci juge les étudiants « lésés » car condamnés à ce « dilemme » : « ou bien ils s’inscrivent en master et ils ont peu de chances de réussite aux concours, ou bien ils s’inscrivent en préparation de concours et ne pourront pas valider leur année de master, validation nécessaire pour être définitivement recrutés ». Toutes mesures qui n’ont qu’un but, selon les directeurs : la mise à mort des IUFM. « Cet acharnement obsessionnel ne nuit pas seulement aux IUFM. Aujourd’hui, ce pouvoir de nuisance retombe sur les étudiants et sur toute la communauté universitaire », dénoncent-ils. Face à cette situation dégradée, la conférence appelle de ses voeux « un processus de relance de la réflexion sur cette question et invite tous les acteurs de ce dossier à rejoindre son initiative d’états généraux de la formation des enseignants ».
Samedi, sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Paris, dans le cadre de la ronde infinie des obstinés, qui tourne toujours et qui a même essaimé en province et jusqu’à Fort-de-France en Martinique, les IUFM d’Île-de-France s’étaient donné rendez-vous pour se mettre en « formation tortue ». Pour briser les dernières lances de Valérie Pécresse ?
Source
Dany Stive

lundi 6 avril 2009

Echos de la 3ème réunion de la coordination nationale à Antony




En avril, ne laisse pas la réforme tranquille
En mai, tu obtiendras bien son retrait

IUFM de Versailles, auditorium, le samedi 4 avril, à Antony
Troisième réunion de la coordination de la formation des enseignants

Nous étions moins nombreux mais 12 académies sont en vacances et les liens avec les collectifs mobilisés de se relâchent pas, au contraire.
Une évidence : la seule issue possible est le retrait de la réforme dite de "mastérisation"
D'autres évidences, mises à jour :
-Le mouvement prend des formes variées et ne se décline pas de la même façon selon les lieux, les modalités de l'intégration dans les universités, les directions, les présidences…
-Les soutiens et les convergences (présence des plusieurs représentants des universités Paris 4, Paris 10, Paris 3, Rouen et de représentants syndicaux) l'unanimité contre les réformes vont en augmentant.
-Surtout, surtout, les personnels BIATOSS sont mis dans des conditions de travail épouvantables : baisse des effectifs, demandes quasi obligées de mutation, travail augmenté, appels à des entreprises privées pour faire le travail... Attention ! Le démantèlement du service public d'enseignement est gravement entamé dans cette partie, moins visible que les tâches d'enseignement et de recherche.

De telles rencontres sont revigorantes. Notre fatigue n'a d'égale que notre détermination.
Les déléguées de l’IUFM de Lyon

Les motions votées
Motion 1
En lutte pour le retrait du projet gouvernemental !
La Coordination Nationale Formation Des Enseignants (CNFDE), réunie le samedi 4 avril 2009, constate que les ministres de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ont provoqué une désapprobation unanime des personnels de l’Éducation Nationale, de la recherche et de l’Université. Ces ministres se trouvent aujourd’hui face à un front uni de défiance, de désobéissance et de désaveu sans précédent.
La coordination confirme totalement les appréciations qu’elle a déjà portées sur les divers communiqués diffusés par les ministres de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche à la fin du mois de mars : malgré quelques concessions tactiques, limitées à l’an prochain, le gouvernement maintient son projet de réforme de la formation des enseignants. Dans ce cadre, ses propositions récentes ne font qu’ajouter de la confusion et de l’incohérence. Les étudiants en sont les premières victimes. C’est inacceptable !
La coordination se réjouit des prises de position particulièrement vigoureuses de la Conférence des Directeurs d’IUFM (CDIUFM) en date du 2 avril, qui constate que « toutes les mesures annoncées depuis juin 2008 – souvent changeantes mais toujours éminemment compliquées – ont, entre autres, pour objectif, largement médiatisé, de mettre à mort les IUFM, [que] cet acharnement obsessionnel ne nuit pas seulement aux IUFM [et qu’] aujourd’hui, ce pouvoir de nuisance retombe sur les étudiants et sur toute la communauté universitaire. »
La coordination réitère les demandes qu’elle a soutenues dans un communiqué commun des coordinations, organisations syndicales d’enseignants, associations, sociétés savantes et mouvements pédagogiques en date du 4 avril intitulé Le temps presse. Le gouvernement doit en urgence retirer son projet de réforme et déclarer qu’il maintient intégralement les dispositifs actuels de recrutement, de formation et d’inscription aux concours.
La confusion actuelle ne permet pas de mettre en oeuvre sainement des procédures d’équivalence de master pour l’année 2008-2009.
La coordination insiste tout particulièrement sur la nécessité de maintenir le dispositif actuel valable pour les PE2, PLC2, PLP2, CPE2, au bénéfice des lauréats des concours de 2010, soit l’année de formation en alternance rémunérée en tant que fonctionnaires-stagiaires, avec un nombre de postes aux concours maintenu à hauteur des besoins réels, au minimum au niveau de 2008.
Elle exige des engagements formels pour le maintien des IUFM en tant qu’écoles professionnelles à vocation académique et de leur potentiel de formation et de recherche. Elle demande que, conformément à l’engagement qu’il a pris devant les organisations syndicales, le ministère restitue tous les postes de BIATOSS et de formateurs de tout statut, qui ont été supprimés depuis septembre 2008 dans les IUFM.
Elle soutient par sa signature la lettre ouverte des sociétés savantes et des associations d’enseignants au ministre de l’éducation nationale et souligne la nécessité de prendre en compte, pour une formation de qualité des enseignants, les dimensions didactique, pédagogique et pratique de la formation.
La CNFDE continue à refuser toute mesure transitoire qui ne viserait qu’à enclencher insidieusement le processus de réforme. Elle se déclare disponible pour participer à toute réflexion sur la formation des enseignants, dès lors que le projet gouvernemental aura été retiré.
En coordination avec les autres acteurs du mouvement actuel au sein de l’Éducation Nationale et des universités, elle appelle à participer aux journées nationales de mobilisation, notamment le 8 avril et le 1er mai. Elle appelle à amplifier et à diversifier les actions, à les inscrire dans la durée. Elle appelle les personnels, les élus, les syndicats et les associations, les membres des différentes instances à bloquer toute tentative de mise en œuvre du projet gouvernemental de réforme de la formation et du recrutement des enseignants.
Motion 2
La Coordination Nationale Formation Des Enseignants (CNFDE) appelle de ses voeux une concertation sur l’ensemble du dossier du recrutement et de la formation des enseignants. Mais le retrait du projet gouvernemental en est une condition préalable, quelle que soit la forme de cette concertation.

dimanche 5 avril 2009

Et bouge ton I

Toujours dans la série Karaoké de l'IUFM de Lyon

samedi 4 avril 2009

Chanson de manif

Dans la série Karaoké de l'IUFM de Lyon
Le son n'est pas terrible, pris sur le vif, mais il y a de la conviction.

vendredi 3 avril 2009

Communiqué de presse de la CDIUFM

Communiqué du 2 avril 2009
Mastérisation : réussir la sortie de crise
Des promesses non tenables
Réunie en séance plénière le 2 avril 2009, la Conférence des Directeurs d’IUFM constate que les dispositions transitoires annoncées à l’été 2008 par les ministres pour l’année 2008-2009 ne pourront pas être tenues.
Elles prévoyaient des équivalences permettant aux étudiants des IUFM une inscription en deuxième année des masters préparant aux métiers de l’enseignement. Or, presque partout en France, ces masters n’existeront pas à la rentrée 2009.
Quelles qu’en soient les raisons et les responsabilités, cela apparaît pour les étudiants comme une rupture du contrat de confiance qui préjuge fort mal de l’accueil qu’ils feront aux mesures transitoires proposées pour l’année suivante, 2009-2010.
Des étudiants lésés
Dans ces mesures transitoires 2009-2010, annoncées le 31 mars 2009, la confusion subsiste entre les conditions d’inscription aux concours de recrutement et les dispositifs de formation préparant à ces concours.
L’obligation est faite aux étudiants de s’inscrire en première ou deuxième année de master. Mais aujourd’hui la quasi-totalité des masters n’ont pas été conçus pour préparer aux concours et les préparations aux concours, organisées conjointement par les IUFM et les autres composantes des universités, ne sont pas des masters.
La décision ministérielle (« l’inscription en [année de préparation] IUFM vaut inscription en M1 ») est une demi-mesure qui ne résoudra pas le problème des étudiants non lauréats des concours.
Les étudiants sont contraints au dilemme : ou bien ils s’inscrivent en master et ils ont peu de chances de réussite aux concours, ou bien ils s’inscrivent en préparation de concours et ne pourront pas valider leur année de master –validation nécessaire pour être définitivement recrutés.
Une dévalorisation des masters existants
De plus, ces dispositions dévaluent les masters existants. Les programmes de ces masters et ceux des concours sont presque toujours différents. Peu d’étudiants auront le niveau et les capacités de travail suffisants pour mener de front, avec succès, les deux entreprises.
Ainsi, il n’est pas souhaitable que les enseignants responsables des masters soient, eux aussi, contraints au dilemme ou bien de rabattre leur niveau d’exigence pour ne pas pénaliser les lauréats des concours, ou bien d’empêcher certains lauréats d’être recrutés.
Un acharnement qui nuit à tous
La Conférence des Directeurs d’IUFM constate que toutes les mesures annoncées depuis juin 2008 - souvent changeantes mais toujours éminemment compliquées – ont, entre autres, pour objectif, largement médiatisé, de mettre à mort les IUFM.

Le recrutement et la formation des enseignants : Quelles avancées ? Et pour qui ?


Comparatif entre le communiqué de presse de Xavier Darcos (15 janvier 2009) et le communiqué de presse de Xavier Darcos (31 mars 2009) présenté à l'A.G. de Lyon 1 vendredi 3 avril

jeudi 2 avril 2009

Toujours aussi mobilisé-e-s







Encore une forte manif aujourd'hui à Lyon... Une par jeudi, on ne compte plus ! Avec cette fois-ci, en plus de l'Université, des enseignants, des parents, les lycéens de lycéee professionnel.



L'IUFM de Lyon, toujours présent, avec un moulinet, pour prouver que l'IUFM, ça tourne !






Sur France Culture aujourd'hui au journal de 12h30, voici ce que l'on pouvait entendre :
"la mobilisation ne semble ne pas faiblir, même si les situations sont très diverses".
"les étudiants et les enseignants ne comprennent pas l'autisme du gouvernement".
"le mouvement est paradoxalement peu visible. Est-ce la faute des médias ?"
"une mobilisation qui dépasse maintenant Mai 68 en durée"
"le fossé entre les universitaires et les présidents d'université se creusent."

mercredi 1 avril 2009

C.R. de l'A.G. de Lyon

Bilan des actions : une cinquantaine de manifestants hier pour tracter, défiler dans le marché de la Croix Rousse et afficher des maquettes sur les grilles de l'IUFM
Long débat sur la situation actuelle (cf post précédent)

Actions à venir : Manifestation demain aux Terreaux - Journée d'action (cf "les rendez-vous à ne pas manquer")
Ronde des obstinés : volonté d'inscrire l'IUFM
Désignation de la délégation qui rencontrera le directeur de l'IUFM ce soir

Une analyse du communiqué de presse de X. Darcos

En quelques lignes, l'analyse faite au cours de l'AG de ce midi du communiqué de presse ci-dessous :
Ce communiqué de presse est inquiétant, et montre que X. Darcos ne recule pas quant à la mise en route de sa réforme.
En effet, l’année transitoire 2009 – 2010 permet à plusieurs types de candidats de se présenter aux concours : les titulaires d’une simple licence, présents ou non aux épreuves d’admissibilité en 2009, les étudiants inscrits et préparant un M1, ceux inscrits en M2, et enfin les titulaires d’un M2.
En cas de réussite aux concours au printemps 2010, que deviennent-ils en 2010-2011 ?

Titulaires d’une simple licence
2010-2011 : Devront nécessairement réussir un M2, puisqu’ils « bénéficient » du concours pendant un an, ne seront pas payés, dissociation entre réussite au concours et mise en stage.
2011- 2012 : Sur le terrain, avec 1/3 de service dégagé pour la « formation »

Titulaires d’un M2
2010-2011 : Sur le terrain, avec 1/3 de service dégagé pour la « formation »
2011-2012 : Temps plein sur le terrain

En d’autres termes, le concours ne donne plus droit à une formation en alternance, rémunérée, pendant un an, bien qu’il se passe selon les mêmes formes (épreuves, contenus) que le concours actuel. Allez comprendre !
Les étudiants inscrits en 2009 dans un IUFM pour préparer un concours de recrutement bénéficieront d’une inscription en M1 « par convention avec les universités » : quel M1 pour les étudiants préparant le concours de PE ? Ce texte fait pression pour la remontée des maquettes, afin d’avoir un master auquel inscrire les PE l’an prochain.
Dès septembre 2009 (c’et demain !) des stages de pratique accompagnée ou en responsabilité rémunérée seront mis en place afin d’engager le processus de préprofessionnalisation lié à la mastérisation : pour qui ces stages « en responsabilité rémunérée » - les envisage-t-on en M1 ? En M2 ? Ce qui veut dire application de la réforme et de M2 préparant au concours dès septembre 2009 ? Pour les lauréats aux épreuves écrites du CAPES inscrits dans une UFR pour préparer le CAPES ? pour des PE1 ?
Aujourd’hui, l’IUFM c’est une grosse machine, complexe, employant des personnels formateurs et BIATOS chargés de toute une logistique de mise en stages, en lien avec le rectorat ou l’IA.
De quoi demain sera-t-il fait ? Qui garantit qu’un étudiant n’aura pas, comme c’est le cas dans les autres formations universitaires, à trouver lui-même ses terrains de stage (on mesure l’économie en termes de gestion !).

Conclusion 1 : il n'y a rien à négocier dans cette réforme. La seule attitude possible est de demander son retrait, pur et simple. C'est le message que nous entendons faire passer auprès de nos organisations syndicales.

Conclusion 2 : Au-delà de la mastérisation, on a bien conscience que ce qui se joue c’est aussi le lien entre l’individu et l’institution à laquelle il appartient, le rôle qu’a cette institution à jouer, et plus particulièrement le rôle des services publics dans notre société.