vendredi 20 février 2009

Une mobilisation inédite



Jeudi 19 février 2009, début du rassemblement, place des Terreaux.

Dans les journaux télévisés, la mobilisation des enseignants-chercheurs est en deuxième titre, avec reportages et interviewes.
Pour la rentrée, on peut consulter l'article ci-dessous, pour mesurer la situation inédite de la mobilisation.

Le primaire et les universitaires, même combat?
19 fév 2009 Par Claude Lelièvre (Sur Mediapart)

Le SNUipp-FSU, principal syndicat des enseignants du primaire, a appelé à manifester avec les universitaires ce jeudi 19 février. Et c’est sans précédent.
C’est la première fois que ce syndicat se joint à une mobilisation des universitaires. Ces manifestations ont pour objectifs déclarés le retrait de la réforme du statut des enseignants–chercheurs, le rétablissement des postes supprimés, le refus du démantèlement des grands organismes de recherche, et le retrait de la réforme de la formation des enseignants.
Le SNUipp demande le report de cette dernière réforme et l’ouverture de négociations à ce sujet en précisant ( contre les propos de Xavier Darcos d’il y a une semaine jugés " méprisants " ) que l’actuel temps de formation des futurs professeurs des écoles en IUFM se divise à 40% en stages devant des classes et 60% en cours à l’IUFM ( Institut universitaire de formation des maîtres ).
Le " grand frère " du SNUipp dans la FSU ( à savoir le SNES, principal syndicat des enseignants du secondaire ) ne l’a pas suivi dans cette démarche, et s’est contenté dans un communiqué de fustiger les propos inacceptables de Xavier Darcos et de demander un report de sa réforme de 2010 à 2011.
En juillet 2008, lorsqu’il a été question de lancer des Etats-Généraux de la formation des enseignants ( qui ont eu lieu le 4 octobre ), la direction du SNUipp s’était déjà distinguée du SNES en demandant un moratoire de la réforme ( afin de la refonder sur d’autres bases ), revendication de moratoire qui a été refusée par le SNES ( à l’instar de Xavier Darcos qui s’était prononcé en juin contre tout " moratoire " de ses réformes engagées ).
Cette différence d’appréciation, d’engagement et de détermination sur cette question entre ces deux syndicats d’enseignants appartenant pourtant à la même fédération syndicale ( la FSU ) tient sans doute au fait que les enseignants du secondaire trouvent leur identité ( et leur distinction ) dans la discipline qu’ils enseignent, alors que ceux du primaire ( qui doivent enseigner toutes les disciplines du primaire) trouvent plutôt leur identité ( et leur distinction ) dans le fait qu’ils doivent être ( et sont ) en quelque sorte des " spécialistes des apprentissages " ( de l’apprentissage, de la pédagogie ).
Quoiqu’il en soit, on voit le caractère paradoxal de la situation : alors que les professeurs du secondaire (‘’spécialistes de spécialités’’) sont en principe en continuité avec les universitaires (eux aussi, a fortiori, ‘’spécialistes de spécialité’’), ce ne sont pas eux qui se trouvent aux côtés des universitaires en lutte, mais des enseignants du primaire.
Qu’adviendra-t-il de cette situation singulière (et historiquement inédite) ? Dieu seul le sait. Mais pas Sarkozy. Ni sans doute quiconque, à terme.

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